S'il y a bien un truc que j'ai appris depuis mes dix-huit années sur cette planète, c'est la ponctualité. Le problème est que je n'arrive jamais à mettre cela en pratique. C'est pourquoi j'ai raté mon vol, dû prendre le prochain, et arriver bien évidemment en retard à la fête sur la plage parce qu'en plus j'avais perdu la clé de ma chambre d'hôtel. Parfois, je me demande ce que j'ai fait pour que le sort s'acharne autant sur moi. Quoiqu'il en soit, arrivée à l'hôtel, j'avais troqué mes vêtements de voyage contre une tenue simple, qui se résumait à une petite robe décolletée dans le dos noire, assortie à ma paire de converse de la même couleur. Et le bracelet de Tami. Toujours.
Punta Cana. C'est ainsi que je me retrouve devant une très belle plage digne des cartes postales, le soleil déclinant déjà. Je jette un coup d'oeil aux alentours sans trop savoir ce que je cherche. Effectivement, je ne connais personne, et je commence à me demander si c'était une bonne idée de venir. ''Sois sociable''. Une de mes premières résolutions que je m'étais imposée avant de m'inscrire à l'université de Brunel. Cependant, voyant que déjà de nombreux petits groupes s'étaient déjà formés, je renonce à tout ce que je m'étais promis.
Je me dégote une petite place au bar, ne sachant trop comment je compte passer ma soirée. Peut-être boire jusqu'à ne plus me rappeler comment je m'appelle. La bière me parait sur le coup trop mignonette, peut-être regretterais-je mon choix plus tard. - Deux shots de vodka, s'il vous plait. Je dépose un billet sur le comptoir, ne sachant pas si c'est une bonne idée, puis j'envoie valser toutes mes pensées avant de renverser la tête en arrière et de boire cul sec les deux petits verre à la suite. Je jette un regard au barman. Il a compris. La vodka se verse. Je ressors un billet.
A Brunel U. depuis : 29/05/2015 Devoirs rendus : 441 ≈ âge : 28
Je discute un peu avec Rid quand Aleks arrive. Je plonge inconsciemment dans mes pensées, ne suivant plus du tout la conversation. Je commande une bière et la bois, le regard dans le vide, j'avais rencontré Rid mais je crois qu'elle est partie. Tout le monde converse autour de moi. Aleks est allée consoler une fille qui pleure plus loin et Rid est partie rapidement je ne sais où. Je suis de nouveau seule, sirotant ma bière. J'ai envie de faire la fête, de rencontrer du monde, peut-être même la fille qui me conviendrait. Mais quelque chose me retient, je ne sais pas quoi. Je termine ma bière, peut-être un peu trop rapidement. J'ai besoin de décontracter et je sais ce qui pourrait m'aider: l'alcool. Je fais un geste au barman et commande de la vodka. Ca me fera du bien. Je prends le shot et le vide d’un coup, je sens une vague de chaleur dans ma gorge, ça me fait du bien. Je souris toute seule et regarde autour de moi en commandant un autre shot de la même chose. Il y a une fille pas très loin (Addy), je me lève et m’assied sur un siège à côté d’elle, le sourire aux lèvres et la vodka à la main.
-Coucou ! Je m’appelle Abby et toi ?
Je suis probablement saoul mais qu’importe ? Je suis là pour m’amuser alors que les autres aillent se faire foutre !
A Brunel U. depuis : 14/05/2015 Devoirs rendus : 378
Le rouge me monte aux joues alors que je vois Léo ôter ses vêtements sous mes yeux, avec des gestes amples, sauvages. Son regard scintille tellement, avec une telle force, que j'ai l'impression que toutes les lumières du monde se sont rassemblées dans ses prunelles noires, pénétrantes, pour ne former qu'un brasier incandescent. Il y a comme un flux d'énergie entre nous, et ce malgré la distance qui sépare nos corps. Il suffit que nous nous fixions pour que, soudainement, un courant se forme, nous relie. Un courant d'une telle force que j'en suis retournée, que je pers le contrôle. Mais non, je n'ai pas le droit de me laisser aller. Pas sans avoir au moins une réponse. Sa main se referme sur la mienne. Douce, ferme, et chaude. Etrangement réconfortante. Toujours aussi douce, elle m'attire vers elle, vers l'eau qui scintille sous les mille lueurs qui nimbent le ciel. Les vagues viennent me lécher les pieds, étonnamment tièdes. Mais le regard que m'adresse Léo est plus brûlant encore. C'est comme si elle arrivait à me voir, à faire fondre toutes les barrières que je m'apprête à installer autour de mon cœur. La phrase qu'elle me lance ensuite fait justement se gonfler mon cœur. D'espoir et de doute. Son autre main se pose sur ma pommette, toujours aussi apaisante. Je ferme les yeux, légèrement haletante. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il pourrait se détacher à tout moment, et que Léo aussi l'entend. Son souffle me chatouille la peau, étrangement frais malgré l'alcool que nous venons de boire, mais je garde les yeux clos. J'ai presque peur de ce que je pourrais lire sur son visage. Peur de ce que pourrait faire naitre en moi ce que j'y lirai. Ses mots m'arrachent un léger gémissement, au même titre que le contact de ses lèvres sur mon corps. - Tu ne me connais pas, Léo. Nous... Je ne veux pas te faire de mal. Je rouvre les yeux, et croise les siens. La manière avec laquelle elle m'observe me fait frémir. Cependant, malgré toute la bonne volonté que j'y mets, je sens mon cœur s'écarteler tandis qu'elle se détache de moi. Je ne veux qu'une chose. Qu'elle reste. Seulement, est ce que je le mérite ? Elle s'enfonce dans l'eau scintillante, éclairée par la lumière des étoiles. Je reste là, immobile, les bras ballants, à fixer son dos qui s'enfonce peu à peu dans l'océan. Enfin, elle se retourne vers moi, les yeux avides. Je reste silencieuse à l'écoute de sa question, puis, doucement, lentement, j'ôte mes vêtements sans la quitter du regard. Je ne suis plus qu'en sous-vêtements, désormais. Avec une légère hésitation, je m'enfonce dans l'océan et sens ma peau frémir au contact de l'eau. Pas de froid, mais d'autre chose. D'excitation peut être ? Je suis légèrement haletante, et je peine de plus en plus à y voir clair. Habituellement, je ne me montre pas si... hésitante. Seulement Léo est une fille, et c'est la première fois que je ressens de l'attirance pour une fille. Et surtout... Léo est Léo. Je m'approche d'elle, mes cheveux flottant sur mes épaules, et m'immerge complètement sous l'eau. Lorsque je ressors, je suis juste devant elle, la peau luisante. Je m'arrête, l'observe, et ouvre lentement la bouche. - Je ne veux que ton bonheur... Je m'approche encore d'elle et me blottis contre son cœur. Ma respiration s'accélère, et je plonge mes yeux dans les siens. Nos peau se collent, se mêlent. Mes doigts disparaissent dans ses cheveux et, après une brève hésitation, je l'embrasse. C'est presque comme si j'avais oublié comment on embrassait. Quelle ironie, Ridley la sauvage devient brusquement Ridley la "chaste" dès qu'il s'agit d'embrasser une fille ! Et dès que ce baiser implique plus que du désir. Bien plus que du désir. Mes dernières murailles de glace fondent complètement sous la chaleur de ses lèvres, de son étreinte. Je ne me suis jamais sentie aussi découverte. Et pourtant, je me sens mieux que jamais. Je me sens bien. Mon baiser s'intensifie, et un maelstrom d'émotions explose au creux de mon ventre. Je sens mes mains s'aventurer sur son corps, caresser son coup, ses épaules, tandis que mes lèvres suivent le mouvement. Je m'arrête et ferme à nouveau les yeux, déstabilisée par la force de mon désir. Il faut que je m'arrête. Maintenant. Sinon, je sais très bien que je ne pourrai jamais faire marche arrière. Léo est devenue trop importante. - Je suis folle de toi Léo... Mes yeux sont toujours clos, je suis toujours haletante, bouillante de désir. Je m'efforce cependant de continuer : - Mais je ne peux pas te faire ça. Je ne peux pas... Je rouvre les yeux, les plonge dans les siens. - Tu mérites tellement mieux. Ma main se pose sur sa joue, et j'esquisse un petit sourire triste, tandis que je me mets à trembler contre son corps. Je sens mes yeux s'humidifier, Et m'efforce de détourner la tête, sans toutefois pouvoir me résoudre à bouger. - Si on continue, je ne pourrai jamais plus te laisser. Je ne pourrai jamais plus imaginer ma vie sans toi. Je ne... Ma voix se brise, autant couverte par le bruit des vagues que par le sanglot qui menace de m'emporter. Pour la première fois de ma vie, je suis amoureuse. Vraiment amoureuse. Et pour la première fois de ma vie, je fuis le désir qui bout en moi, sans toutefois pouvoir m'y résoudre.
A cet instant, je ne sais plus combien de verres j'ai ingurgité et je m'en contre-fous royalement. Je ne suis pas encore bourrée et je compte bien remédier à tout ça. Il est vrai que c'est plutôt dangereux de boire beaucoup lors d'une soirée ouverte comme celle-ci où l'on ne connait personne (il est fréquent de tomber sur des sociopathes), mais pour ce soir, pour ces vacances, et pourquoi pas pour cette année scolaire, je veux prendre des risques. Vous savez, vivre dangereusement. Tant que je finis pas en taule. Qui sait si la mort ne reviendra pas m'effleurer l'épaule demain. Tandis que mes pensées glissent sur un terrain miné et sombre, une fille s'approche de moi, vacillant légèrement à chacun de ses pas. Elle, elle est cuite. Si j'en crois ma première impression, elle est coréenne, mais dans mon état actuel, je n'y mettrais pas ma main au feu. Un verre d'un quelconque alcool transparent dans la main, elle s’assoit sur le tabouret libre à côté de mien.
- Coucou ! Je m’appelle Abby et toi ?
Et moi ? Comment ça ''et moi'' ? Mon prénom ? Oui, mon prénom. Merde. Je sais plus. Je porte mon regard sur le verre devant moi. Il était vide et maintenant il est plein. Il a du se remplir tout seul. Ouais. C'est génial. Je l'avale d'une traite.
- Addy. T'as vu ça, on a presque les mêmes prénoms, sauf que toi c'est avec des b et moi avec des d. Des d. Comme Dédé le prénom.
Je rigole à mon propre jeu de mot. Le pire dans tout ça, c'est ce que je sais que je ne suis pas bourrée. Je crois que mon cerveau a juste décidé de se mettre en veille et de me faire un doigt au passage. Bordel de merde je dois avoir l'air complètement timbrée. En même temps, Abby est complètement pétée, avec un peu de chance elle se souviendra pas de mon attitude bizarre lorsqu'elle aura décuvé.
« Tu ne me connais pas, Léo. Nous... Je ne veux pas te faire de mal. » Je la fixe d'un regard sombre. Qu'est-ce qu'elle s'imagine ? Qu'elle a le pouvoir de me faire souffrir ? Personne ne l'a et personne ne l'aura jamais. Il y a bien longtemps que je suis insensible à tout ça. Mais mon coeur me crie le contraire. Ses battements me crient que je ne suis rien sans elle. Je baisse les yeux, tremblante. Je m'enfonce dans l'eau glacée, les yeux mis-clos. Je me tourne ensuite vers elle, la bouche entrouverte, frémissante. Elle s'approche de l'eau et retire ses vêtements. Il n'y a rien de vulgaire dans sa manière de faire. C'est quelque chose de pur, de doux, de presque chaste. Je la fixe du regard. Elle s'avance dans l'eau et nage jusqu'à moi. Arrivée à mi-hauteur, elle se laisse submerger par les vagues et remonte à la surface, la peau brillante. « Je ne veux que ton bonheur... » Je suis comme paralysée. Personne ne m'a jamais parlé comme ça. Personne. Je sens ma poitrine se soulever au rythme des battements de mon coeur. Je plonge mes yeux dans les siens. Elle s'approche de moi et se serre contre moi. Je la sens glisser contre mon corps, contre ma peau. Sa respiration est saccadée. Elle passe une main dans mes cheveux et pose ses lèvres contre les miennes. Contre toute attente, je réponds à ce baiser. Je réponds à cette passion. Je réponds à tout ce que Ridley m'offre. « Je suis folle de toi Léo... » Je baisse les yeux vers elle et passe une main dans son dos. Je la regarde d'un air tendre, protecteur. « Mais je ne peux pas te faire ça. Je ne peux pas... - Pourquoi ? » Je soutiens son regard. Elle s'est échappée. Je la sens s'éloigner. Elle est loin tellement loin. Alors, comme pour réduire toute la distance qui s'installe entre nous, je la serre plus fort encore. Comme pour l'empêcher de partir. Comme pour la garder près de moi. « Tu mérites tellement mieux. - Ferme-là une seconde Rid. Comment ça je mérite mieux ? Tu es une fille extraordinaire. » Je reste silencieuse. Je passe une main dans ses cheveux et dépose un baiser humide contre sa joue. « Et je crois... Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de toi. » Elle tremble. Elle détourne la tête mais je pose une main contre sa joue pour ramener son visage à ma hauteur. « Si on continue, je ne pourrai jamais plus te laisser. Je ne pourrai jamais plus imaginer ma vie sans toi. Je ne... » Sa voix se brise. Je l'attrape par la taille et la ramène vers le rivage, son corps plaqué contre le mien. Je la pousse hors de l'eau et je m'approche d'elle. Je pose une main contre son cou et l'embrasse tendrement. « Rid. Et si on continuait ? » Je lui prends la main, hésitante. « Ce que je veux dire c'est que... C'est déjà trop tard. On ne peut plus reculer. »
A Brunel U. depuis : 29/05/2015 Devoirs rendus : 441 ≈ âge : 28
Je la regarde vider son verre et je finis le mien. J'ai l'impression que mon siège tangue et que je vais m'étaler. Je m'accroche à la table et fais un signe au barman qui me ramène un verre. Je n'ai pas vraiment l'habitude de boire, si mon père le savait, il me déshériterait probablement. Mais qu'il ait se faire foutre, j'ai pas besoin de lui, juste de son fric.
- Addy. T'as vu ça, on a presque les mêmes prénoms, sauf que toi c'est avec des b et moi avec des d. Des d. Comme Dédé le prénom.
Je la regarde en coin, silencieuse pendant quelques secondes. Un jeu de mot... UN JEU DE MOT! Je me marre, complètement à côté de la plaque. Qu'est-ce que je m'amuse! Je devrais boire plus souvent j'ai l'impression d'être sur un bateau. Elle doit me prendre pour une folle, à rigoler comme ça. Elle a sûrement remarqué que je suis cuite. Je bois encore, j'ai besoin de boire, la vodka m'a complètement embrumé l'esprit et, bizarrement, ça me fait du bien. Euuuh, comment je m'appelle, moi, déjà?
Eh bien, Ally... Addy, excuse. Qu'est-ce que tu dirais... d'aller se baigner?
Je la regarde sérieusement, bon ça doit pas être très réussi mais ce que je lui propose est très sérieux. J'ai envie d'aller me baigner, vraiment envie. Je me lève en titubant et lui prend la main sans attendre sa réponse. Je la tire avec moi et me dirige vers la plage, décidée.
A Brunel U. depuis : 14/05/2015 Devoirs rendus : 378
Elle a des yeux noirs. Très noirs. Mais ses yeux sont aussi assombris par l'expression dont elle ma gratifie. Il faut juste que "quelque chose" commence entre nous pour que je gâche tout. Comme toujours. J'ouvre la bouche afin de dire quelque chose, de combler le silence qui, s'il continue, risque de créer un fossé infranchissable entre nous. Ce dont j'ai le plus peur. Heureusement, alors que je m'enfonce à mon tour dans les flots bleus, ses bras se referment sur mon corps, et Léo répond à mon baiser. Des frissons d'intenses désirs se mettent à fourmiller au creux de mon ventre, des frissons qu'elle seule peut faire naitre. C'est fou de se dire que personne, avant elle, malgré mes nombreuses "aventures" n'a pu me faire ressentir quelque chose de semblable. Même Zed-Naë. Pourtant, je l'ai aimé. Ou plus exactement, je pensais l'aimer, durant l'année que nous avons passé ensemble, avant qu'il ne décide de rompre. Mais pourquoi penser à lui maintenant, alors que Léo est là, contre moi ? C'est justement pour cela que je ne peux pas faire ça. Je me souviens très bien de ma réaction, lorsque Zed-Naë et moi avons rompu. Je ne peux pas faire courir à Léo le risque qu'elle subisse ma jalousie, mes flirts, et ma colère, si jamais elle décidait de rompre entre nous après m'avoir vu sous mon vrai jour. Sa main se pose sur mon dos, et je sens qu'elle cherche à croiser mon regard, alors que je cherche justement à fuir le sien. - Parce que... Ma voix se brise, et tous les arguments que je m'apprête à lui exposer me paraissent soudain dénués de sens. Seulement, il faut que je trouve le courage de le lui dire. De lui avouer qui je suis vraiment. Parce que je suis une garce. Que tu es une fille bien, une fille libre. Et si j'entre dans ta vie, tu n'auras plus accès à cette liberté. Parce que je suis égoïste. Ca y est, c'est dit, maintenant. Plus moyen de faire marche arrière. Je tente encore de la fuir, de me soustraire à son regard si pénétrant, certaine d'y succomber si je m'y plonge, et de m'y noyer. Parce que, si je le fais maintenant, je ne pourrai jamais plus en sortir, du moins, pas sans souffrance. Même si ma souffrance est déjà présente. Son étreinte se resserre autour de moi, et je m'accroche à elle à mon tour, incapable de m'en détacher. Je la serre contre moi avec un besoin brûlant, douloureux, presque vital, comme si je voulais que nous ne fassions qu'un. Ce qui est peut être le cas, après tout. Les larmes coulent le long de mes joues, et j'enfouis mon visage dans le creux de son épaule, avant de me laisser submerger par des sanglots qui me font trembler. Je ne sais pas exactement pourquoi je pleure. Pour elle, pour moi. Pour ma vie de merde, pour l'amour que personne ne m'a jamais donné comme j'en avais besoin. Pour ce que je suis. Pour tout ce que je ne pourrai jamais recommencer. Ses mots m'arrachent néanmoins un petit rire. Certes dénué de joie, mais cela reste un rire. J'essuie les larmes qui continuent de couler sur mes pommettes, mais ne cesse pas notre étreinte pour autant. - Vraiment ? Et qu'est ce que tu trouves de si extraordinaire chez moi, Léo ? Ma manie de tout gâcher, toujours, dès que quelque chose pourrait être... bien ? Je soupire. Pourtant, sa réaction n'est pas celle que j'imaginais, au contraire. Ses doigts disparaissent entre mes boucles et ses lèvres se posent sur ma joue, un geste toujours aussi réconfortant. Mais ce sont ses mots qui me font le plus d'effet, cette fois. - Léo... Je secoue doucement la tête, et mes boucles viennent chatouiller sa peau nue. Je soupire. Tu ne pourras pas dire que je ne t'ai pas prévenue. Et, malgré ma peur, un léger sourire apparaît sur mes lèvres, et je sens mon cœur se gonfler. D'espoir, peut être ? Je la sens m'enserrer la taille et m'entrainer vers le rivage, avant de m'allonger dans le sable, tandis que je me contente de m'accrocher à elle, doucement, comme une bouée de sauvetage. Bien que Léo soit beaucoup plus pour moi. Elle est ma lumière. Sa main se pose sur mon cou, alors que ses lèvres se plaquent sur ma bouche, en un baiser tendre. Je retiens difficilement un gémissement lorsque Léo met fin à notre étreinte pour me prendre la main. Je fixe nos paumes collées l'une contre l'autre et sens mon sourire s'élargir. J'entrecroise mes doigts aux siens et la fais basculer dans la sable à son tour, avant de me dresser au dessus d'elle et de l'embrasser, mes mains courant le long de son ventre nu. Haletante, je relève la tête, les yeux brillants, mettant fin à ce baiser passionné. - Alors, allons de l'avant... Mon état d'esprit n'est plus du tout le même que celui de tout à l'heure, mais il faut croire que l'alcool me monte à la tête avec un peu de retard. A moins que cela ne soit mon désir qui m'aveugle. Je l'embrasse à nouveau, toujours aussi enflammée, avant de me pencher vers elle et de lui mordiller très légèrement l'oreille. - Je suis amoureuse de toi depuis que tu as eue la fichue idée de m'embrasser... Alors il va falloir que tu assumes tes actes maintenant. Je la toise d'un air légèrement moqueur et relève la tête, en chatouillant au passage ses lèvres de mes longs cheveux dorés. Pourtant, sous mes dehors railleurs, ce que je dis là est l'entière vérité. - Qu'est ce que tu veux que l'on continue exactement ? Je me redresse sur elle, les cheveux devant les yeux, et la fixe d'un œil pétillant. Je me sens bien et, pour la première fois de ma vie, je suis amoureuse. Folle amoureuse. Pourquoi ne pas en profiter ? Décidemment, l'alcool commence vraiment à faire son effet, désormais...
Parce que je suis une garce. Que tu es une fille bien, une fille libre. Et si j'entre dans ta vie, tu n'auras plus accès à cette liberté. Parce que je suis égoïste. Je lâche en soupir. Ses mots tournent en boucle dans mon esprit. Ils se lient, se font, se forment, se nouent et se dénouent dans une lenteur infinie. L'alcool me monte à la tête, je détourne les yeux, la peau brûlante. Ce que tu ne comprends pas Ridley c'est que je serais toujours libre. Personne ne peut me faire de mal, personne. Et sûrement pas toi. Il n'y a pas de place pour ton amour dans mon coeur. Il n'y de la place pour personne. Je ferme les yeux, les poings serrés. Personne ne me fera de mal. Personne. Ridley me fait basculer sur le sable et se dresse au-dessus de moi, un sourire conquérant au bord des lèvres. Elle se penche pour m'embrasser, ses mains contre ma peau nue. Je l'embrasse à pleine bouche, les yeux clos, la respiration haletante. « Alors, allons de l'avant... » Elle m'embrasse encore, ses cheveux blonds contre mon cou, son souffle contre mes lèvres. « Je suis amoureuse de toi depuis que tu as eue la fichue idée de m'embrasser... Alors il va falloir que tu assumes tes actes maintenant. - Je les assume, Rid. Plus que jamais. » Je passe une main dans ses cheveux et l'attire jusqu'à moi. « Qu'est ce que tu veux que l'on continue exactement ? - Tu veux que je te fasse un dessin ? » Je la fais basculer à son tour sur le sable et me penche vers elle, les yeux sombres. « D'abord, je vais t'embrasser... » Je pose mes lèvres contre les siennes, douces, fraîches et salées. « Ensuite tu vas me supplier de continuer... » Je passe une main dans son dos et joue avec les agrafes de son soutien-gorge. « Alors, Rid ? J'attends. » Je l'embrasse encore et encore, ne me souciant plus que d'elle. De sa bouche, de son visage, de ses yeux et de ses longs cheveux blonds. Elle ressemble à un ange. Elle ressemble à un putain d'ange. J'éclate d'un rire franc et me met à fredonner cet air de Jimi Hendrix : And I said "fly on my sweet angel, Fly on through the sky, Fly on my sweet angel, Tomorrow I'm gonna be by your side" Le pire dans tout ça c'est que je n'ai pas réussi à me protéger de Rid. Le pire dans tout ça c'est qu'elle pourrait bien me faire du mal.
A Brunel U. depuis : 14/05/2015 Devoirs rendus : 378
Son soupir caresse ma joue et fait voleter une mèche blonde sur ma pommette. La peau brulante de Léo chauffe sous mes doigts, et j'ai presque l'impression que ces derniers s'embrasent à son contact. Les mots qu'elle me dit ensuite me font fermer les yeux, et je n'arrive pas à savoir si ce qu'elle me dit là est bien ou... "mal". Léo est une fille forte, elle. Contrairement à moi. Et j'ai été naïve de penser pouvoir l'atteindre simplement parce que nous nous sommes embrassées. Seulement, j'y ai cru. J'ai cru que cela pourrait marcher entre nous, j'ai cru qu'elle pourrait m'aimer. M'aimer autant que je l'aime. Parce que mon cœur est déjà entre ses mains. Et le fait que le sien n'y soit pas me fait mal. Egoïste jusqu'au bout, les gars... Je m'efforce néanmoins de faire naitre un sourire sur mes lèvres, mais ce dernier s'apparente sûrement davantage à une moue de "défaite" attristée qu'à autre chose. - Eh bien, voilà qui arrange tout... Je suppose que si tu ne souffres pas, je ne souffrirai pas non plus... Jolie connerie. Mais l'espoir fait vivre, pas vrai ? Qui aurait cru que l'amour me donnerait l'esprit romantique... Pas moi, en tout cas. Le sable blanc caresse mon dos et s'infiltre sur ma peau, dans mes cheveux. Les vagues viennent caresser mes jambes, alors que je me retrouve à moitié allongée sur la plage. Léo répond à mon baiser avec fougue, et je sens le gout du sel sur ses lèvres, un gout d'océan, de sauvagerie et de liberté. C'est le gout que devrait avoir la vie. Sa main disparaît dans mes cheveux, tandis que son autre bras s'enroule autour de ma taille et me colle à elle, amplifiant notre étreinte. - Tant mieux. Il ne te reste plus qu'à assumer que je sois totalement accro à toi, et on aura passé le dernier cap. Je prononce cette phrase d'une voix essoufflée, et cette fois totalement dénuée de la moindre trace d'ironie. Ses yeux sombres ont fait fondre mes dernières barrières de glace, mettant mon cœur complètement à nu. Difficile de croire que ma faiblesse pouvait faire naitre un tel sentiment de bien être en moi. Soudainement, elle me fait basculer à mon tour sur le dos, ses yeux noirs plongés dans les miens, comme un ciel d'orage. Lourd, puissant, magique. Depuis mon enfance, l'orage a toujours exercé sur moi un magnétisme particulier. Et il faut croire que cela est fait pour continuer. Le contact de son corps contre le mien me fait perdre la tête, de même que sa voix sensuelle, envoutante. Les flammes du désir mêlées aux brumes de l'alcool achèvent de m'embrouiller l'esprit, et tout disparaît. Il n'y a plus que Léo, son visage penché sur le mien, la force de ses baisers, l'intensité des sentiments qu'elle me procure. Ses doigts se promènent dans mon dos, jouent avec l'agrafe de mon soutien-gorge, et sa voix se fait provocante. Alors, du fin fond de mon cerveau, dans les ténèbres de mon esprit qui sont encore en état de marche, une sorte d'alarme se met en place. Une chanson familière résonne à mes oreilles. Léo chante, me regarde dans les yeux, et je poursuis la chanson. Ou la fin, je ne sais plus. Mais est ce que cela a réellement de l'importance ? - "And I said "fly on my sweet angel, Fly on through the sky, Fly on my sweet angel, Forever I will be by your side" Le fait de chanter achève de m'éclaircir les idées, et je me redresse brusquement, manquant de faire tomber Léo à son tour. Le rouge me monte au joue, et une bretelle de soutien-gorge me glisse sur l'épaule. Quelle classe... J'halète légèrement, encore transie de désir, mais également de malaise. - Léo je... Je n'ai jamais... Je bégaye, peine à trouver les mots justes. Je ne sais pas comment... Tu es une fille et... Je n'ai jamais été... Enfin si, mais pas comme ça... Je n'ai jamais... Avec une fille. Et je... Je ne sais pas si... Les mots se perdent, et je ne sais plus vraiment comment m'exprimer. J'aimerai être loin, tout à coup. Ou disparaître sous terre, profondément. Très, très, très profondément. Je suis morte de honte, et je sens le rouge imprégner mon visage. Je me sens démunie. Comme si je revivais ma première fois, alors que j'avais à peine 16ans. Sauf que, là encore, j'étais plus sûre de moi. Pourquoi le fait que Léo soit une fille rend-il tout si... compliqué, pour moi ?
« Léo je... Je n'ai jamais... Je ne sais pas comment... Tu es une fille et... Je n'ai jamais été... Enfin si, mais pas comme ça... Je n'ai jamais... Avec une fille. Et je... Je ne sais pas si... » Je me détache d'elle et tente maladroitement de me redresser. Je titube sur le sable et éclate d'un rire franc. Ridley, ma pauvre Ridley. Innocente et pure. Pathétique même. Adorable. « Qu'est-ce qui se passe Rid ? Tu perds tes moyens ? » Je récupère mes vêtements dans le sable, avec ce sourire ironique plaqué sur le visage. « T'as jamais couché avec un fille, Rid ? Moi j'vais te dire. C'est comme avec un gars, mais en beaucoup, beaucoup mieux. » J'enfile mes vêtements sans trop réfléchir avant de me tourner vers elle : « Mais je doute que maintenant soit le bon moment pour toi, ma belle. Après tout, si c'est ta première fois ... » Je lui envoie ses fringues du bout du pied avant de lui tourner le dos, l'air faussement pudique. « Allez rhabille toi. Ou pas, c'est toi qui voit. » Je m'assois au bord de l'eau, avec toujours cet air de guitare bloqué dans la tête : Angel came down from heaven yesterday She stayed with me just long enough to rescue me And she told me a story yesterday, About the sweet love between the moon and the deep blue sea And then she spread her wings high over me She said she's gonna come back tomorrow Les paroles coulent de ma bouche comme du miel. C'est comme si elles faisaient partie de moi. Les mots résonnent dans ma tête, dans mon corps, contre ma peau avant de se perdre dans l'océan. Je plonge mes mains dans le sable et ferme les yeux. C'est bon cette sensation. J'ai l'impression de flotter. De flotter juste au-dessus du sol. Je lève les yeux vers le ciel. L'alcool s'est dissipé. Je sens les sentiments remonter en moi. C'est presque douloureux. Tout me monte à la tête. And I said "fly on my sweet angel, Fly on through the sky, Fly on my sweet angel, Tomorrow I'm gonna be by your side" Je me redresse et m'avance vers Rid d'un pas léger. Il faut que je boive, il faut que les voix que j'entends dans ma tête disparaissent. Je veux que ça s'arrête. Je veux que ce soit simple pour une fois. Je ne veux plus de barrières. Je ne veux plus m'empêcher d'aimer. Je veux être aussi libre que Rid l'a dit. Je veux être plus libre que je ne l'ai jamais été. Libre de l'aimer, elle. « Rid ? J'ai soif. »