Visiter le visage de Noel avait été l'idée de quelques amis à moi. On était arrivé un peu plus tôt. On avait mangé un morceau dans un petit restaurant atypique puis on était allé boire du vin chaud à un stand dont s'était la spécialité. On avait consommé quelques verres avant d'aller se promener dans le marché de Noel. Il m'était venu l'idée de partager un petit joint avec mes potes, malheureusement nous étions tous venu les mains vide. Je m'étais donc éloigné du groupe un instant afin de trouver quelqu'un qui pourrait me dépanner. J'avais pas mal de contact dans la vente de drogue, je comptais bien trouver ce que je cherchai.

Je finis par trouver ce que je cherche, je fais discrètement affaire avec un type qui glisse un petit sachet dans ma poche alors que je dépose discrètement un billet de dix euros dans sa main. Je lui adresse un clin d'oeil, un signe de tête. A bientôt frère.  Je vois alors une silhouète se planter devant moi, mains dans les poches. Je lève les yeux. Je laisse échapper un rire ironique. C'est pas vrai... Tiens, Lewis ! Je ne suis pas étonné de te voir. Denvers, le flic, le frère de la Sarah. Je me passe une main sur le visage, il fallait vraiment que je tombe sur lui maintenant... Je regarde à droite puis à gauche.  Mon dealer a disparu. Je suis soulagé, lui est au moins tranquille. Moi j'avais l'habitude. Et puis vu la mince quantité de drogue que je viens d'acheter, je ne risque pas grand chose, en plus il ne m'avait même pas vu effectuer la transaction. « Denvers, quel bon vent t'amène? J'vais finir par croire que tu me suis... » Je lui adresse un regard sombre, mais un semblant de plaisanterie luit dans mon regard. J'ai l'impression de croiser un vieux pote à chaque fois, comme un running gag, toujours là même.

Denvers m'explique qu'il est de service ce soir et qu'il doit surveiller les petits malins dans mon genre, je me permet de rire légèrement puis je secoue la tête d'un air désaprobateur. « C'est pas très sympa de faire ça déguisé en civil. » Les flics en civils, quoi de plus énervant. Je ne supportait pas qu'il s'amuse à se cacher pour être sur de bien nous prendre la main dans le sac, je trouvais ça complètement injuste. Il me demande si je suis venu pour faire un tour de Carrousel avec mes amis. J'affirme d'un signe de tête. « Bien sur, ça se voit pas sur ma tête que je kiffe le Carrousel? » C'était plus fort que moi, quand je tombais sur ce type je n'arrivai pas à garder mon sérieux. Il savait très bien que je n'étais pas la pour faire du manège et manger des barbes à papa. La question ne se posait même pas.

J'avais toujours eu de la chance avec lui jusqu'à maintenant, je m'en sortais plutôt bien. Je trouvais toujours un moyen de me demerder. Je le vois alors tendre la main, je fronce les sourcils et hésite à la lui serrer en retour, mais je n'étais pas certain que ça le face bien rire, il fini alors par demander; Tu n’as pas quelque chose pour moi par hasard ? Je secoue la tête. Il n'en sait rien de toute façon, c'est une technique qui lui fait espérer que je vide le contenu de mes poches pour lui faire plaisir, mais il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il y avait dedans, je n'allais pas lui donner la satisfaction de s'en tirer si facilement. « Humm.. si j'ai acheté des chouchous tout à l'heure au stand à côté. » je le montre d'un signe de tête avant de sortir un paquet de la poche de mon manteau. « Tu en veux, ils sont délicieux! » Je lui adresse un radieux sourire digne d'un enfant.

Ne pas faire le malin avec lui? C'était vraiment pas évident. Je secoue la tête de gauche à droite comme pour lui prouver mon mécontentement. Je ne peux m'empêcher de rire quand il baisse la main, déçu que je ne lui donne pas le peu d'herbe qui patientait sagement au fond de ma poche. Fais pas ton malin avec moi, tu as acheté de la drogue ou pas ? Je répond par des chemins détourner, évitant habillement de répondre.
« Mais qu'est-ce qui tu fais dire un truc pareil? » S'il pensait que j'allais lui refiler le peu de drogue que j'avais pu acheter et lui dire qui me l'avait vendu, il se mettait le doit dans l’œil, il allait devoir faire autrement qu'en me posant de simple questions, je jouerai la transparence et l'innocence jusqu'au bout. Innocent jusqu'à preuve du contraire.

Je regarde un moment autour de moi, je me dis que la foule est suffisamment dense pour que je puisse détaller en courant et prendre assez d'avance pour qu'il n'arrive pas à me rattraper. J'avais beau fumer comme un pompier et avoir les poumons fatigués, mais longues jambes me permettrait de le distancer rapidement. Cela restait un dernier recours. Je cale mes mains dans mes poches et ajoute. « Tu veux pas aller emmerder quelqu'un d'autre et te fier à ma bonne foie. J'ai les poches vides. » Et même si ce n'était pas le cas, il se mettait le doigt dans l'oeil en pensant que je lui donnerai ma drogue si aisément.

Denvers à l'air vraiment déterminé à ne pas lâche le morceau. Je soupire. Ce sachet d'herbe ne m'a pas coûté une fortune, mais suffisamment pour que je n'ai pas envie de le lui donner. Et puis par principe merde, ces putains de flics étaient déterminer à ne pas me laisser vivre ma vie comme je l’endentai. Quand je lui demande ce qui le pousse à croire que j'ai de la drogue dans mes poches, il remet ça sur le compte de son intuition. Je ris légèrement. Je sais parfaitement que c'est son boulot qu'il sait très bien ce que je trimbale dans mes poches, mais je n'ai pas envie de céder, pas une fois de plus. S'il devait m'amener au poste, soit, mais j'allais tout essayer pour que ça n'arrive pas.

C’est la dernière fois que te le demande, après je te fouille que tu le veuilles ou non. Est-ce que tu as de la drogue dans tes poches je continu à nier d'un signe de tête. Qu'il essai de me fouiller et je disparaissait avant même qu'il ne s'en rende compte. Si je partai en courant il n'allait tout de même pas me courir après et sortir son flingue dans toute cette foule... « J'ai rien dans les poches mec. » Regarde. Je retourne les poches de ma veste, elles sont effectivement vide. La came n'est pas là.

C'est de la provocation, je m'en rend bien compte, mais quelque part je m'en amuse.  J'essai de gagner du temps, trouver une solution. Au loin je repère mes potes qui ont bien compris que je venais de me faire griller et ils gardaient soigneusement leur distance, observant d'un air inquiet ce qui se passait ici. Je leur lance un regard noir pour leur manque de solidarité. « Tu me laisse y aller maintenant, j'ai l'impression de perdre mon temps là. »

Je le dévisage un moment, je vois qu'il perd patience. Il jette un regard dans la même direction que moi et remarque mes potes un peu plus loin. J'aurais pu choisir cette opportunité pour partir à toute jambe, mais Denvers devait s'attendre à ce que je détale alors je reste là ou je suis. Tu restes ici, je n’en ai pas fini avec toi. Je ris lègèrement et lève les deux mains. « ça tombe bien, j'ai prévu d'aller nulle part. » Je joue vraiment avec sa patience et me comporte comme un parfait petit enfoiré avec lui, mais vu comment il fou mon après-midi en l'air, je peux bien m'amuser un peu aussi...

Je suis en train de me dire que je vais abandonner la partie et lui donner ce que je cache dans mes poches, mais cela m'énerve au plus haut point. Je dévisage ce type en me demandant s'il prend vraiment plaisir à me faire chier comme ça, je fronce alors les sourcils et demande alors sans réfléchir, plutôt que de répondre à son accusation. « Pourquoi t'as choisis un métier pareil mec? » je secoue la tête sans comprendre. Je ne suis pas sur qu'il ai envie de discuter avec moi, mais valait mieux tenter ça que de porter attention a ses derniers mots. « ça t'amuse de pourrir la vie des gens et de les empêcher de s'amuser comme bon leur semble? » Je ne comprenais pas le choix de devenir flic. S'il y avait bien un métier qui échappait à tout bon sens selon moi c'était celui là. Comme si leurs but dans la vie était simplement de gâcher la vie à ceux qui ne rentrait pas dans le moule. « Ca va changer quoi dans ta vie que je rentre chez moi et que j'aille fumer un joint dans mon canap avant d'aller me coucher? » J'avais surement grillé toutes mes chances de m'en sortir, mais au moins j'avais déballé ce que j'avais sur le cœur.