'avais prit connaissance de la fermeture temporaire de l'université quelques jours avant de me retrouver là, on conseillait aux étudiants de se trouver un logement de substitution pendant quelques temps d'ici la rentrée, le temps de faire des travaux, ou je ne sais trop quoi. La nouvelle ne m'avait pas particulièrement réjouis, m'y prenant un peu au dernier moment, trouver quelqu'un pour m'héberger n'étais pas une mince affaire... J'avais pensé aller chez Yoshi quelques temps, mais l'idée ne m'avait pas semblé si bonne que ça après coup, c'était tout de même pour une période relativement longue. Bref, j'avais fini par tellement traîner pour m'occuper de ça, qu'on m'avait finalement mit dans une chambre étudiante temporaire. Ça n'aurait pas tellement été un problème pour moi, si ce n'était que les chambres qu'on nous attribuaient se partageaient à quatre étudiants à la fois, et comble du comble, elles n'étaient pas mixtes. J'avais définitivement un problème avec les gens, l'idée de passer plusieurs nuits en compagnie d'inconnus ne me réjouissait pas le moins du monde, au contraire, j’accueillais cette nouvelle avec une sorte de dégoût... En plus, que des filles... J'avais définitivement un problème avec les filles aussi, les garçons étaient vraiment de meilleure compagnie. Ils étaient moins bavards, plus posés... En préparant mes affaire pour aller m'installer dans cette nouvelle chambre, je ne pus m'empêcher de penser que je risquais de vivre une horreur pendant ces quelques temps.

Je finis par me diriger vers le bâtiment que l'on m'avait indiqué avec mes affaires qui tenaient dans une grande valise et dans mon sac à main gigantesque. J'arrive enfin devant la porte de la chambre numéro deux, les bras en feu d'avoir porté tout ça. Je pose la main sur la poignée, elle est verrouillée, à l'intérieur j'entend du bruit, comme quelqu'un qui parle, ou qui chante. J'hausse un sourcil, qu'est-ce qui se passe la dedans? Je frappe... quelques secondes s'écoulent... Rien. Je soupire et frappe de plus belle, plus fort cette fois si, il s'écoule cette fois si presque une minute alors que je commence à littéralement taper du poing sur la porte dans l'espoir d'être entendue cette fois si. C'est le cas, la porte s'ouvre enfin. Derrière se tient une jeune fille aux allures asiatiques, je ne saurais donner son origine exacte. Elle semble être beaucoup plus jeune que moi. Elle m'adresse un grand sourire alors qu'elle me laisse entrer. Je passe devant elle en jetant un oeil à la pièce, aux quatre petits lits qui en font les angles, la petite salle de bain, minimaliste, dans le coin, les bureaux.. C'est minuscule, j'ai l'impression de me retrouver dans ma chambre étudiante, mais aménagée pour quatre cette fois si. La jeune fille se présente, elle s'appelle Abby, elle à l'air bien plus jeune. Elle semble connaitre mon nom, sûrement sur la liste à la quelle je n'avais pas prêté la moindre attention. Je lui rend son sourire, beaucoup plus tendu, plutôt comme un pincement de lèvres. « C'est bien ça. »  

Je ne prend pas la peine de répondre à son enchantée peut-être parce que je ne le suis pas vraiment... Automatiquement je traverse la pièce et vint m'installer à un des deux lits près des fenêtres, j'ai besoin d'avoir au moins la vue sur l'extérieur, car je risque vraiment de me sentir à l'étroit pendant ces quelques jours. Je regarde ou Abby a posé ses affaire, sur le lit en face de moi... Je demande alors sans grande motivation « Tu sais qui d'autre va dormir ici? » Je me sens un peu comme un lion en cage, redoutant le moment ou toutes les filles seraient arrivées. Abby devait être en train de se dire que j'étais sûrement la femme la plus froide et la moins polie au monde, mais je me souciai guerre de ce qu'elle pouvait penser. Je me mit machinalement à ouvrir ma valise et commencer à ranger quelques fringues dans la penderie à côté.  

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bby m'annonça que pour le moment il n'y avait personne d'autre que nous dans la chambre, j'hochai la tête en continuant à ranger mes affaires... « Pourvu que ça reste ainsi... Se sera très bien. » Il y en avait déjà assez de cette fille que je ne connaissais pas, mais avec qui je n'avais pas particulièrement envie de faire connaissance. Je n'avais pas de raison particulière à cela, ça ne venait pas d'elle, quoi que son ton jovial m'agace un peu, mais simplement je n'étais pas du genre à sympathiser avec la première venue.

Malheureusement, j'avais l'impression que ce n'était pas le cas de la jeune fille qui semblait avoir envie de discuter activement. Elle me demanda alors si cela faisait longtemps que j'étais installée à Londres. Je secouai négativement la tête avant de prendre mon sac à main et fouiller dedans énergiquement jusqu'à ce que je retrouve un paquet de cigarette et un briquet. Je m’essayai sur le lit, en tailleur, ouvrait grand la fenêtre et allumais ma cigarette sans même demander à Abby si cela pouvait la déranger. Je savais qu'il était interdit de fumer dans les dortoirs, mais je savais aussi très bien que personne n'allait venir vérifier ce que j'étais en train de faire, tant que je ne déclenchais pas l'alarme incendie. Je lui tendis le paquet « T'en veux une? » J'essayai de me montrer un minimum polie, à ma façon... Je doutai qu'elle fume... sait-on jamais! Je pris une longue bouffée puis je répondis calmement. « Non, je suis arrivée cet été. Ça ne fait même pas deux mois » Je n'en dis pas plus, me disant qu'elle n'avait sûrement ni besoin, ni envie de savoir qu'avant d'arriver ici j'avais passé trois ans en prison. Sans trop réfléchir j'ajoutai « Et toi? » J'étais tout de même un peu curieuse et je ne pus m'empêcher de lui demander en retour.


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avais l'impression d'avoir proposé à Abby de prendre dans sa main une bonne nucléaire au moment ou je lui avais présenté le paquet de cigarette pour qu'elle se serve. Ca partait d'une bonne intention pourtant. J'avais tendance à oublier que tout le monde sur cette planète n'était pas un toxicomane endurcit comme moi...  La jeune Coréenne me dit qu'elle était installée à Londres depuis à peine plus longtemps de moi, je hochai la tête en prenant une nouvelle bouffée de cigarette et en l'expirant par la fenêtre étant donné que cela semblait importuner Abby qui avait changé de ton et qui n'affichait plus vraiment le même sourire. Je n'étais pas la pour me faire des amis, et je crois que j'avais encore une fois réussis avec brio! C'était plus fort que moi, je fonctionnais ainsi...

Elle me demanda alors en quoi j'étudiais. « J'étudie en langues et communication... par défaut on va dire. » c'était les matières avec les quelles j'étais le plus à l'aise, mais c'était surtout pour couvrir mon activité et de me faire un large panel de contact. Les étudiants universitaire sont des grands consommateurs de stupéfiant, il ne faut pas croire.. Et pour donner une espèce de suite à la conversation, j'ajoutai alors « Et toi ? C'est ta deuxième année du coup? » C'était drôle de se dire qu'elle était sûrement bien plus jeune que moi et qu'elle avait déjà une année d'avance sur le programme universitaire. Ma curiosité à nouveau piqué, je lui demande donc; « Quel âge tu-as? » J'aurais pu me contenter de déballer mes affaires, m'installer et aller faire un tour dehors, aller voir Yoshi ou n'importe qui que se soit plutôt que de rester là avec elle et discuter, mais sans trop savoir pourquoi, je restais bêtement là à discuter avec elle.  


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bby étudiait en psychologie par défaut... Je me demandai bien ce que ça pouvait vouloir dire. Elle n'avait pas eu le choix ou elle n'avait pas été accepté ailleurs? Je fronçais les sourcils en expirant à nouveau la fumée de ma cigarette par la fenêtre. « Comment ça part défaut?» lui demandais-je avec une pointe d'interrogation dans la voix. J'étais surprise de savoir qu'elle avait à peine dix-neuf ans et qu'elle était en deuxième année. Elle avait une longueur d'avance pour le coup! Je lui répondis alors « J'ai vingt-trois ans... On peut dire que tu as une longueur d'avance. » Je ris doucement, me disant que j'étais vraiment à la ramasse avec nos quatre ans d'écart et ma première année même pas entamée. Je l'avais bien cherché en même temps.

Je me souvins alors que quand je suis arrivée elle était en train d'écouter de la musique. Je la regarde à nouveau un moment me demandant quel genre de musique une fille comme elle peut bien écouter, la curiosité s'emparant à nouveau de moi je lui demandais alors « Tu écoutais quoi? Tu peux la remettre si c'était bien...» J'aimais beaucoup la musique, mais pas n'importe quoi. Ce que je venais de dire était à la fois sympas et pas très poli je m'en rendais compte mais je ne m'en souciais pas trop. Je préférais ne rien entendre du tout que quelque chose que je n'aimais pas. Je pris une nouvelle bouffée de ma cigarette et recrachait à nouveau la fumée vers l'extérieur. J'avais envie de sortir quelque chose à boire quitte à rester là et discuter, je ne savais pas trop ce que j'allais faire de ma soirée... mais je doutais que proposer de whisky à ma nouvelle coloc n'allais la réjouir. J'évitais donc les politesses superflues cette fois si et farfouillait dans mon sac à main géant et sorti une petite flasque contenant un liquide ambré, sans aucune étiquette. J'en pris une bonne gorgée et la remis dans le sac à la va vite. Ce geste n'avais rien de féminin, mais j'avais de vieilles mauvaises habitudes qui n'étaient pas prêtes de changer.

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a jeune femme m’expliqua qu’elle aurait aimé devenir chanteuse mais qu’elle n’avait pas pu. Je fronçai les sourcils, me demandant ce qui l’avait empêché de se lancer dans des études musicales. « Pourquoi tu n’as pas pu choisir cette voix ? » Elle me renvoya également la question, voulant savoir pourquoi j’avais choisis cette option, je lui répondis alors ; « Je dis par défaut parce qu’il fallait que je choisisse un programme… Alors j’ai choisis un domaine dans lequel j’avais des facilités, mais ça ne veut pas dire que c’est quelque chose qui me plaise particulièrement. » Effectivement je m’étais creusé la tête un moment pour savoir dans quelle branche j’allais m’inscrire. Je n’avais à l’heure actuelle pas vraiment de projet d’avenir ou de carrière, alors j’avais décidé de choisir la facilité.

« Non, je vivais en France avant, je viens d’aménager ici et de m’inscrire à l’université pour la première fois cette année… » Je restais évasive, je n’allais pas non plus lui raconter en détail pourquoi je ne m’inscrit que maintenant à la FAC, je n’avais pas envie qu’elle sache que je sortais de prison, je n’avais envie que personne le sache de toute façon. J’espérais qu’elle se contente de cette réponse et qu’elle ne cherche pas plus loin. Voilà pourquoi je n’aimais pas faire de nouvelles connaissances, il y avait toujours un moment où il fallait jouer sur les mots pour cacher certaines choses.

Puis le sujet de conversation vint sur la musique, ce qui m’arrangeait pas mal. Malheureusement Abby m’annonça qu’elle doutait que j’aime et elle m’expliqua le style de musique. Je hochai la tête. Effectivement, elle ne se trompait pas, je ne connaissais pas, et je n’étais pas particulièrement intéressée à savoir ce que c’était vu le portrait qu’elle m’en peignait. Je hochais alors les épaules. Puis je demandai du tac au tac « Tu vas rester là toute la soirée ou tu as prévu quelque chose? » J’hésitais encore quant à mes projets pour la soirée, mais une chose était sûre c’est que je doutais que cette jeune femme soit d’une compagnie trépidante. J’étais curieuse de savoir à quoi elle allait donc occuper son temps d’ici demain, peut-être que cela me donnerait des idées.

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