Les amis sont la famille qu'on se choisit.

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Ridley Ladris
A Brunel U. depuis : 14/05/2015 Devoirs rendus : 378

Ridley Ladris
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posté 25.08.15 20:30

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Il pleut. La pluie dégouline de mes carreaux avec une force presque inquiétante, tandis que le ciel de plomb semble vouloir s'écraser sur la ville. Cela fait une heure que je suis là, assise sur une chaise posée à l'envers, à regarder le déluge s'abattre sur la ville à travers ma fenêtre. Un sentiment de profonde lassitude m'envahit, et je ressens même poindre en moi une certaine mélancolie. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la pluie n'arrange rien à mon état de morosité. Je soupire et observe ma chambre d'un rapide coup d'œil : mon lit est défait, mes posters, photos, et croquis couvrent chaque parcelle de mur, mon plan de travail croule sous divers matériaux, et des vêtements trainent sur le sol. Ma chambre aurait bien besoin d'être ré-ordonnée, mais je n'ai pas envie de faire du ménage. Pas maintenant. Pas aujourd'hui. Mes yeux se posent sur mon lit une nouvelle fois, et j'y aperçois la lettre pliée en deux que ma Mère m'a envoyé, ce matin même. Rien que cette vision me fait monter les larmes aux yeux, et je dois me mordre la lèvre pour retenir les pleurs qui menacent de m'emporter. D'un geste fébrile, j'essuie mes joue d'un revers de manche avant de prendre enfin ma décision. Je ne vais pas bien et, dans ce cas là, une seule personne peut vraiment m'aider. Margo. Ma sœur. Je me redresse, les jambes courbatues à force d'être restée agenouillée pendant si longtemps, et me dirige à grands pas vers mon porte manteau, enfilant ma veste en cuir, avant de saisir mes clés, mon I-Phone, et de sortir de mon appartement. Je descends les escaliers à toute vitesse, rentre dans les garages réservés aux habitants de l'appartement, et enfourche ma moto rouge, revêtant mon casque sur mes boucles blondes, et enclenche le contact. Le moteur gronde et je roule sous la pluie, les gouttes alourdissant ma veste à cuir un peu plus chaque seconde. Enfin, j'arrive à Camden. J'ôte mon casque et entre dans l'immeuble, trempée par le déluge, montant les escaliers jusqu'à arriver devant la porte de l'appartement où vivent Margo et sa colocataire. La sonnerie retentit dans le silence, jusqu'à ce que j'entende du bruit provenir de derrière la porte, ce qui m'arrache un soupir de soulagement. J'ai vraiment besoin de la voir. Avec un cliquetis, la porte s'ouvre et découvre la silhouette de Margo, dont les habituels lunettes de soleil couvre son visage aux traits fins. Lunettes qui, pour n'importe qui, paraitraient ridicules, au vu du temps qu'il fait dehors, mais pas pour moi. Pour moi, elle est et restera magnifique toute sa vie. Un sourire se dessine sur mes lèvres et j'étreins mon amie contre moi, la serrant de toute mes forces, en quête d'un quelconque réconfort. Je reste comme ça une minute, voire plus -elle est la seule ayant le privilège de se voir offrir une étreinte si longue- puis, je la lâche lentement, posant les mains sur ses épaules afin de la regarder. Son visage si familier me fait aussitôt me sentir mieux.
- Tu m'as manqué.
Et c'est l'entière vérité. Malheureusement, Margo n'a pas pu se rendre à Punta Cana, cet été, ce qui nous a fait passé nos vacances loin l'une de l'autre. Mais je suis déterminée à rattraper le temps perdu.
- Comment tu vas, mia bella ?
Je mets une pointe de taquinerie dans ma voix, mais je fais en sorte de ne pas trop la prononcer. Margo est la seule avec qui je n'use pas de mon habituelle sarcasme, et se donner des surnoms italiens fait partie de nos habitudes, désormais. Je n'aurai jamais pensé que la revoir me ferais tant de bien en si peu de temps.

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Margo De Santis
A Brunel U. depuis : 16/08/2015 Devoirs rendus : 144 ≈ âge : 32

Margo De Santis
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posté 25.08.15 22:50

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Je suis réveillée par le son de la pluie sur la fenêtre de ma chambre. Je m’assois lentement dans mon lit et m'étire doucement. Je ne sais pas quelle heure il est alors j’attrape mon portable sur la table de nuit et appuie sur la touche en bas à gauche. Une voix s’élève dans la pièce et m’informe qu’il est 10h. Je me glisse hors de mon lit douillet et me déplace lentement vers ma garde-robe. Je l’ouvre et cherche des habits. A ce que j’ai pu entendre à la météo hier, il allait faire pluvieux et froid aujourd’hui. Je choisis donc un pantalon ultra slim et un haut à manche trois quart, je choisis ensuite la paire de lunette qui irait avec ce vêtement. Je me dirige ensuite vers la salle de bains, mes vêtements sur le bras. Je prends une douche, ça me prend longtemps de me laver mais je n’y peux rien. Les gens comme moi doivent avoir l’habitude de faire les choses lentement.
Je sors trois quarts d’heure plus tard de la salle de bains, habillée et coiffée. Je me rends à la cuisine, Sophia n’est pas là aujourd’hui, elle m’a dit hier qu’elle allait faire du shopping à Oxford Street. Je prends calmement mon déjeuner avec de la musique en fond. Je n’ai rien de prévu aujourd’hui alors je pense que je vais créer une nouvelle collection. Je termine rapidement mon déjeuner et me dirige vers la petite salle que Sophia m’a emménagée. Elle avait accepté à mon plus grand bonheur de me laisser une pièce pour créer mes collections et je n’avais demandé qu’une seule chose : qu’il n’y ait pas de lumière. Je m’installe donc dans la petite pièce et commence à dessiner les idées auxquelles j’avais réfléchies pendant quelques jours. J’étais concentrée, j’essayais de ne pas perdre le trais du crayon sinon le dessin serait raté. Dessiner m’aide énormément, on peut penser que c’est inutile parce que je ne verrais jamais le dessin mais j’aime tout de même le faire.
Ca fait un certain temps que je suis sur mon dessin quand soudain, quelqu’un sonne à la porte. J’attrape une petite perle et la place à l’endroit exacte où je me suis arrêtée. Je me lève ensuite et le dirige vers la porte d’entrée. J’ouvre la porte et me concentre un peu, je n’ai aucune difficulté à savoir que c’est ma sœur. Rid me prend dans ses bras et me serre fort contre elle. Je sens qu’elle a besoin de moi à la façon dont elle me garde contre elle, je réponds à son étreinte et la serre à mon tour contre moi. Le câlin dure longtemps, je sais que je suis privilégiée de cette tendresse, Rid n’est pas comme ça avec les autres.

-Tu m’as manqué

Je lui souris doucement, elle était partie à Punta Cana pendant deux mois et elle m’avait énormément manqué. Je suis contente de la revoir mais j’aurais aimé passé ces deux mois sur la plage avec elle.

-Toi aussi, tu m’as manqué.

L’école n’a pas encore recommencé et j’espère que nous allons passer beaucoup de temps ensemble pour rattraper ces deux mois. Je caresse la joue de mon amie et lui prend la main. Je ne la vois pas alors j’ai l’habitude de la toucher. C’est un moyen pour sentir sa présence, je ne le fais qu’avec elle.

-Comment tu vas, mia bella ?

Je souris, nous avons pour habitude de nous donner des surnoms en italien. Revoir Rid me fait un bien fou, je tiens énormément à elle et ça me fait toujours plaisir quand elle passe à l’improviste. Surtout aujourd’hui, après deux mois passé sans elle.

-Mieux maintenant que tu es là, mia amore. Et toi ?

Je m’éloigne un peu pour la laisser entrer dans mon appartement. J’entends ses pas sur le sol et referme la porte derrière elle.

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Ridley Ladris
A Brunel U. depuis : 14/05/2015 Devoirs rendus : 378

Ridley Ladris
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posté 26.08.15 22:00

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Les bras de Margo se resserrent autour de moi, et je lui rends son étreinte avec force, à croire que je puise l'énergie qui me manque tant aujourd'hui de sa simple présence. Je ferme les yeux et enfouis mon visage dans ses cheveux, inspirant l'odeur de son shampoing. Ce geste m'arrache malgré moi un sourire, car c'est exactement ce que je faisais, enfant, lors des rares fois où ma Mère daignait me prendre dans ses bras. Ce qu'elle n'a fait que quatre fois, au cours de ma vie. Du moins, si cela n'est pas trois. Finalement, non, ce geste m'arrache plutôt un sanglot, que je m'efforce vainement de contenir. Je me sépare doucement de Margo, soucieuse qu'elle ne se rende pas compte des tremblements de mon corps. Pas encore. Nous venons à peine de nous retrouver, et je ne tiens pas à fondre en larmes devant elle.
Sa main se pose sur ma joue, et je me félicité intérieurement de disposer encore d'un assez grand contrôle sur mes sentiments pour ne pas verser de larmes. Je me sens franchement égoïste d'avoir pu profiter autant de mes vacances à Punta Cana alors que Margo était seule, ici. Enfin, seule, façon de parler. Elle était avec Sophia, sa colocataire, mais ce n'est qu'une maigre excuse pour ôter la culpabilité qui m'étreint. Certes, elle m'a manqué, plus que quiconque d'ailleurs, mais avoir pu m'amuser et oublier durant ces deux mois loin d'elle, après tout ce qu'elle a fait pour moi, -ce qu'elle fait pour moi- ce ne devrait pas être normal.
Mais, d'un autre côté, il y avait Léo, là-bas. Avec moi.
Cette pensée m'arrache un battement de cœur plus prononcé que les autres, tandis que des fourmillement que je ne parviens pas à identifier naissent au creux de mon ventre. Après deux mois passés à l'autre bout du monde, je ne suis toujours pas capable de décrire ce que je ressens pour cette fille. Raison de plus pour laquelle il faut que je parle à Margo. Elle sait toujours m'apporter des mots de réconfort, même lorsque plus rien na va. Comme aujourd'hui, en somme.
J'entre dans l'appartement de mon amie, les semelles de mes Converse claquant sur le sol, tandis que Margo referme la porte derrière moi. D'un coup d'œil, j'observe la pièce qui s'étale sous mes yeux et sens un flot de réconfort m'envahir à la vue de cet endroit si familier. Un nouveau sourire s'étale sur mes lèvres alors que je remarque le dessin posé sur la table toute proche, et la perle installée sur la feuille. La débrouillardise dont fait preuve Margo malgré son handicap m'a toujours inspiré une immense admiration.
- Mieux maintenant que je suis avec toi.
La réponse que j'apporte à la question de mon amie est certes sincère, mais elle ne dévoile pas l'entière vérité. Je pousse un profond soupir et me laisse tomber sur la canapé tout proche, comme si je venais soudainement de perdre toute énergie. La familiarité avec laquelle je m'installe pourrait paraître grossière aux yeux de n'importe qui, mais je suis venue tellement souvent ici que j'ai fini par considérer cet endroit comme ma seconde maison. Ce à quoi Margo a contribué.
- En fait, non, je vais pas bien.
Un nouvel élan de culpabilité m'assaille, et je me redresse donc de l'endroit où je me suis assise, honteuse de faire passer mes soucis avant tout, et m'efforçant d'adopter un ton guilleret.
- Mais tu es là, alors tout s'arrange. Quoi de neuf pour toi, gattino ?
Je me pousse afin de la laisser s'assoir à côté de moi, et lui attrape la main pour l'installer sur la canapé, prenant bien soin à ce que nous soyons côte à côte. Après tout, nous avons deux mois de vacances respectives à nous raconter...

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Margo De Santis
A Brunel U. depuis : 16/08/2015 Devoirs rendus : 144 ≈ âge : 32

Margo De Santis
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posté 28.08.15 12:05

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Rid tremble un peu dans mes bras, j’ai l’impression qu’elle est triste, mais qu’elle ne veut pas me le dire, du moins pas encore. Je la laisse entrer et referme la porte derrière elle. J’espère qu’elle a passé de bonnes vacances mais je sens pourtant qu’il y a un problème, qu’il y a quelque chose qu’elle doit me dire. Elle pousse un long soupire et le bruit de son corps s’affalant sur quelque chose de mou m’informe qu’elle s’est assise dans le canapé. Sa réponse, bien qu’ayant l’air sincère, ne me convainc pas vraiment…  Elle finit par m’avouer que ça ne va pas. Je fronce les sourcils, inquiète pour mon amie. Elle essaye de détourner l’attention en me demandant quoi de neuf. Elle prend ma main et m’aide à m’assoir à ses côtés et je garde sa main dans la mienne.

-Rien de très spécial en réalité…  Je n’ai pas fait grand-chose à part créer de nouvelles collections…

Je me tourne vers elle et lui souris doucement en pressant sa main dans la mienne. Je sais qu’elle a besoin de mon soutien, je l’ai su dans sa façon de me serrer contre elle quand elle est arrivée. Elle peut compter sur moi, je serais toujours là pour l’aider, aujourd’hui comme demain.

-Dis-moi ce qui ne va pas, tesoro, je sens que quelque chose de contrarie…

Elle a besoin de parler, c’est sûrement une des raisons pour lesquelles elle est venue me voir. Se confier à moi lui a toujours fait un bien fou, je ne sais pas ce qui ne va pas mais ça doit être important si elle est dans cet état-là.

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Ridley Ladris
A Brunel U. depuis : 14/05/2015 Devoirs rendus : 378

Ridley Ladris
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posté 29.08.15 17:56

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Margo fronce les sourcils à l'évocation de mon "état de santé" et je m'en veux de l'inquiéter. À croire que je ne suis qu'une boule de culpabilité ambulante, aujourd'hui. J'aide Margo à s'assoir à mes côtés sur le canapé en lui tenant la main, et elle laisse cette dernière dans la mienne. Sa peau est chaude sur ma paume, encore glacée par la pluie qui fouettait l'air tandis que je me rendais chez elle à moto. Il faudra que je pense à me racheter des gants, d'ailleurs.
- Faudra que tu me montres ça ! Et c'est déjà génial... Tu ne t'es pas trop ennuyée ici ? Sophia et toi vous avez pu sortir, et tout ?
Sophia et moi n'avons jamais été vraiment proches, toutes les deux. Je la vois comme une fille un peu coincée et pas assez audacieuse, alors qu'elle me voit sûrement comme une petite garce prétentieuse. Ce que je suis souvent, je ne le nie pas. En fait, nous nous fréquentons et tolérons uniquement car nous tenons toutes les deux à Margo. Et que Margo tient à Sophia. C'est la seule raison pour laquelle j'estime un minimum cette fille.
Les doigts de mon amie se serrent plus fort autour de moi, et je sais aussitôt ce qui va suivre. Les questions. Je me maudis intérieurement d'avoir dit que ça n'allait pas. Même si je sais que lui parler me fera du bien, je ne tiens pas à ressasser tout ça. Je ferme les yeux et lâche un nouveau soupir, plus long et plus las encore que le premier.
- Ma Mère m'a envoyé une lettre... Je m'interromps, inspire bruyamment, et me lance à nouveau. Enfin, rien de très nouveau hein, elle m'a sorti l'habituel discours de "tu es nulle, tes résultats ne sont pas à la hauteur, je vais te mettre dans une pension privée, t'es bien comme ton incapable de Père, incapable de faire quelque chose d'autre que te saouler et... "fréquenter des garçons". Je mime des guillemets avec mes doigts en mettant tout le mépris dont je suis capable dans ma voix, ce qui est tout à fait absurde, puisque je sais pertinemment que Margo ne peut pas me voir. L'allusion à mon Père est d'autant plus injuste qu'elle est fausse. Certes, il nous a quitté, ma Mère et moi pour fonder une autre famille, mais il a trouvé l'amour. Et il ne l'a trompé qu'avec une femme, contrairement à elle, qui couchait déjà avec d'autres hommes par simple caprice. Je pince les lèvres à ce souvenir, et me lance à nouveau :
- Et elle m'a dit que mon grand père est mort. Il y a maintenant deux mois. Avant mon départ à Punta Cana. Je n'ai pas assisté à l'enterrement. Je n'étais même pas au courant.
Ma voix tremble, et se brise au bout d'un moment. J'essaie de contenir les frémissement qui parcourent mon corps, mais sans grand succès. Et mes doigts se referment avec une force presque douloureuse sur sa main, comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage. On ne peut pas dire que j'ai vu souvent mon grand père. Mais je me souviens de lui comme un homme doux, un perpétuel sourire aux lèvres, et simple. Ce qui est particulièrement ironique, lorsque l'on sait que sa propre fille est une femme impitoyable, froide, et tellement ambitieuse qu'elle en devient perpétuellement calculatrice. Quand j'étais petite, c'était lui qui s'occupait de moi, alors que mon Père travaillait à l'hôpital à des horaires impossibles et que ma Mère menait diverses interviews un peu partout. Et puis, ma Mère en a eu assez de le voir s'occuper de moi, rester à la maison, elle avait l'impression de lui être redevable. Alors, elle m'a laissé me débrouiller seule, et a renvoyé son propre Père en Irlande. Elle le détestait parce qu'il était trop faible, et qu'il ne lui avait jamais rien enseigné sur les difficultés de la vie. Selon ses propres mots, elle ne voulait pas que je devienne "aussi faible que lui". Je ne l'ai jamais revu depuis. Je secoue la tête en sentant tous ses souvenirs me revenir en mémoire, et m'essuie gauchement les yeux de ma manche, avant de me laisser cette fois ci totalement aller et laisser les larmes couler sur mes joues, et les sanglots m'agiter.

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Margo De Santis
A Brunel U. depuis : 16/08/2015 Devoirs rendus : 144 ≈ âge : 32

Margo De Santis
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posté 29.08.15 22:40

Les amis sont la famille qu'on se choisit. J4mg

Je lui souris, elle continue de faire comme si tout allait bien et me pose d’autres questions sur mes vacances. Ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus pour le moment, je décide donc de répondre vaguement avant d’enchaîner sur ma question, celle que je me pose depuis qu’elle est arrivée.

- Je te montrerais promis. J’aurais aimé partir avec toi, je n’ai pas fait grand-chose ici… J’ai été au resto avec Sophia mais on est pas sortie beaucoup… Faut dire que je ne peux pas aller au cinéma, ça réduit les activités…

Comme prévu, j’enchaine sur ma question, elle sait qu’elle ne peut pas y échapper et qu’elle a besoin de fermer. Elle soupire une nouvelle fois, ça termine de me rendre complètement inquiète. Elle finit par se lancer et me dire ce qui ne va pas. Rien qu’en entendant le mot « mère » je sais ce qui m’attend. Je soupire très légèrement quand j’apprends ce qu’elle lui a encore écrit, elle l’avait comparée à son père et je sais parfaitement ce que Rid doit penser. Je sens le mépris dans sa voix, c’est celui qu’elle a pour sa mère. Je suis triste pour elle, je comprends un peu ce qu’elle ressent. Je pensais que c’était tout avant qu’elle ne m’annonce que son grand-père est mort. Sa voix tremble est ses mains aussi, elle m’a déjà dit que son grand-père s’occupait d’elle quand elle était petite. Ca fait deux mois qu’il est mort et elle ne l’apprend qu’aujourd’hui. Je la prends dans mes bras juste avant qu’elle ne commence à pleurer. Je me doutais qu’elle allait craquer et qu’elle a besoin de moi. Elle se blottit contre moi et se laisse aller, je la réconforte en la serrant fort contre moi. Je lui murmure des paroles à l’oreille pour calmer ses sanglots.

-Ca va aller, mia dolce, je suis là, ne t’inquiète pas…

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Ridley Ladris
A Brunel U. depuis : 14/05/2015 Devoirs rendus : 378

Ridley Ladris
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posté 29.08.15 23:50

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Les bras de Margo se referment autour de moi, et je me laisse aller. Complètement. J'enfouis mon visage au creux de son épaule, et laisse les larmes couler. Heureusement que je n'ai pas mis de mascara, aujourd'hui. Je ne préfère pas imaginer le carnage que cela aurait été autrement. Un haut le cœur me saisit : je viens tout juste d'annoncer la mort de mon grand-père à mon amie, et tout ce à quoi je pense, c'est à l'allure que j'aurai eu avec du maquillage. Je suis vraiment ignoble. D'un geste nerveux, je m'efforce d'essuyer mes larmes, et laisse Margo me bercer contre elle, doucement. Les mots qu'elle me murmure sont étrangement tranquillisants, et je me retrouve à fermer les yeux, à me calmer sur son épaule. Finalement, mes tremblement s'arrêtent, et les larmes s'arrêtent de couler, laissant à la place des yeux bleus gonflés et rougis par mes pleurs. Je laisse échapper un long soupir tremblant, et me redresse légèrement sur le canapé, me détachant de son étreinte. Je me sens mal, tout à coup. Un mélange de honte, de tristesse, de colère, et de nausée. Un mélange pas très agréable. Franchement pas agréable, même.
- Merci.
Ma voix n'est qu'un souffle, mais un souffle qui reste parfaitement audible. Je me lève délicatement et me dirige en direction de la cuisine avant de remplir deux verres d'eau, et de m'en passer sur le visage. J'ai toujours fait comme chez moi, ici, et, visiblement, les vieilles mauvaises habitudes ne disparaissent jamais complètement... Je retourne dans le salon, et place le verre entre les mains de Margo, de sorte à ce qu'elle puisse le boire maintenant. Je me laisse encore une fois tomber à ses côtés, porte mon verre à mes lèvres, et le bois d'une traite. C'est fou comme un simple verre d'eau peut revigorer quelqu'un... Je le pose lentement sur la table basse.
- Margo... Est ce que tu es déjà tomber amoureuse ?
Ca y est, la question est sortie. Mais il fallait que je la pose. OK, elle n'a aucun rapport avec le sujet de conversation précédent, mais elle me préoccupe presque autant. Presque. Il ne faut pas exagérer, non plus.

rp :

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Margo De Santis
A Brunel U. depuis : 16/08/2015 Devoirs rendus : 144 ≈ âge : 32

Margo De Santis
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posté 30.08.15 12:54

Les amis sont la famille qu'on se choisit. 7m4y

Elle finit par arrêter de sangloter et j’essuie son visage d’un geste doux. Elle se redresse et soupire, je prends sa main et la serre tendrement dans la mienne. Elle me remercie et je lui souris gentiment. Elle n’a pas besoin de me dire merci, la consoler était tellement évident pour moi. Elle se lève et s’en va. Je ne sais pas où elle va et j’essaye de repérer le moindre bruit pour savoir où elle est. Ce n’est qu’en entendant de l’eau couler que je devine qu’elle est dans la cuisine. J’entends ses pas se rapprocher et elle revient dans le salon. Je lève la tête vers elle, du moins, là où je pense qu’elle est. Elle me donne un verre et je la remercie. Je goûte la boisson, de l’eau, et en bois quelques gorgées. J’entends Rid vider son verre d’une traite comme un shot de vodka et le déposer sur la table. Je cherche la table avec ma main et dépose le mien dessus.

Je prends une grande inspiration quand elle me pose sa question. J’imagine qu’elle se la pose depuis un certain temps ou alors qu’elle pense être amoureuse mais qu’elle veut savoir si c’est bien de l’amour qu’elle ressent. Je prends une autre inspiration avant de lui répondre.

-Oui, je suis déjà tombée amoureuse…

J’hoche la tête pour souligner ma réponse.
C’est arrivé quand j’avais 20 ans, ça faisait un an que j’étais à Londres. Je me rappelai de cet été, il faisait chaud et j’avais décidé de sortir un peu du campus. Je m’étais acheté un coca pour me rafraichir et je me baladai, canne dans une main et boisson dans l’autre, quand je bousculai quelqu’un. J’avais reversé toute ma boisson et, heureusement, elle n’avait pas taché la chemise du jeune homme. J’avais été distraite et je m’étais immédiatement excusée, un peu maladroitement, je l’avoue. Je me souviendrais toujours de ce que je lui ai dit : Excusez-moi ! Je ne vous avais pas vu ! . Le jeune homme avait ri de bon cœur et j’avais été toute gênée. Je me souviens qu’il m’avait proposé de me payer une autre boisson pour remplacer celle qui avait été renversée. Je me souviens ensuite de notre premier rendez-vous, de notre premier baiser…
Je souris en me remémorant tout ces bons moments mais mon sourire s’efface quand je repense à notre séparation. Une larme coule sur ma joue mais je l’essuie rapidement. Je retiens d’autres larmes de couler, je ne tiens pas vraiment à m’effondrer. J’essaye en vain de chasser ses souvenirs de ma mémoire et attrape maladroitement le verre d’eau sur la table pour le vider à mon tour. J’aurais préféré que ce soit une vodka ou un alcool fort mais Sophia interdit toute boisson alcoolisée dans l’appartement. Je pousse un long soupire las et passe une main dans mes cheveux. J’ai beau essayer et réessayer de l’oublier, je pense que je n’y arriverais jamais… J’avale difficilement ma salive et me tourne vers Rid.

-Pourquoi cette question ? Tu as rencontré quelqu’un ?

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Ridley Ladris
A Brunel U. depuis : 14/05/2015 Devoirs rendus : 378

Ridley Ladris
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posté 30.08.15 15:37

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Le contact de l'eau me fait un bien fou, et je regrette presque de ne pas en avoir directement envoyé une bouteille dans la salon. Je pose délicatement mon verre sur la table, produisant au passage un léger claquement. Margo avale à son tour quelques gorgées, avant de chercher la table à tâtons afin de poser le sien dessus. Je la fixe un instant, certaine de ne pas avoir à lui offrir mon aide. Elle s'en sort toujours. Quoi qu'elle fasse. Ce qui est d'autant plus injuste que ses parents ont doutés d'elle toute sa vie. Alors qu'elle est bien plus débrouillarde que la majorité des gens. J'entends Margo émettre une profonde inspiration, et je me retourne vers elle, inquiète. Cela ne lui ressemble pas. À voir la façon avec laquelle elle hoche la tête, je devine avoir touché un point sensible... Je me mords la lèvre, un peu plus fort encore lorsque je vois Margo tenter de se saisir de son verre d'un geste maladroit, pour faire tomber quelques gouttes de son contenu sous la précipitation. Une larme coule sur sa joue, et ma culpabilité ne fait que se renforcer. Il faut croire que les rôles se sont soudainement inversé... Sauf que je n'ai jamais été douée pour réconforter qui que ce soit. Encore moins les gens que j'aime. À croire que tous les mots s'échappent, pour ne laisser place qu'à une désagréable impuissance. Une impuissance d'autant plus forte que c'est de ma faute. Je détourne le regard, gênée, sans trop savoir que dire, puis, finis par prendre mon courage à deux mains.
- Ne pleure pas gattino. Il ne te méritait pas, c'est tout.
Je stoppe brusquement. Super. C'est exactement ce qu'il ne faut PAS dire à une fille amoureuse. Je secoue la tête, exaspérée par ma propre stupidité, et reprends plus doucement cette fois :
- Tu es la fille la plus extraordinaire que je connaisse, Margo. Et tu as sans aucun doute le plus grand cœur. Tu trouveras forcément quelqu'un. Quelqu'un qui ne te lâchera pas. Jamais. Et je suis sûre que ce sera un gars extraordinaire. Un gars comme tu es la seule à pouvoir en mériter. OK ?
Je la regarde fixement, sans trop savoir que dire, sans trop savoir que faire. Au final, je pose doucement ma main sur la sienne et lui presse les doigts. Fort. Je ne tiens pas à me montrer envahissante, ce qui ne risquerait qu'accentuer mon manque de tact. Mais, au final, c'est peut être ce dont elle a besoin... Je passe un bras sur ses épaules et l'attire contre moi, de sorte à ce qu'elle puisse elle aussi poser sa tête sur mon épaule. Nous restons là un moment, immobiles et silencieuses, à écouter la pluie tambouriner au dehors, avant que je me décide enfin à parler.
- Oui, j'ai rencontré quelqu'un. Mais...
Je soupire, marque une pause.
- Je ne sais pas vraiment quoi en penser. Enfin, je veux dire, c'est une personne géniale, je crois que je n'ai jamais ressenti ça pour quelqu'un, seulement...
Nouveau soupir. Nouvelle pause. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux.
- Elle s'appelle Léo. Mais comment est ce que je peux ressentir quoique ce soit pour elle ? Enfin, c'est une fille, j'ai toujours été attirée par les mecs, bon sang ! Alors qu'elle, elle débarque juste comme ça et... Et elle change tout ! Je ne sais même pas si je l'aime ou pas. Je ne sais même pas si elle m'aime... Elle est tellement imprévisible ! Au fond, ce n'est peut être qu'un jeu, mais...
Je secoue la tête, puis finis par me relever.
- Excuse moi. Je vais nous chercher de l'eau.
Je me dirige à nouveau vers la cuisine, les verres en main, et remplis encore une fois, pour ensuite retourner dans le salon aux côtés de mon amie.
- Et toi, tu en penses quoi ?
C'est une question pour le moins stupide, étant donné qu'elle ne connaît sûrement pas Léo ni même ce que nous avons pu "vivre ensemble" mais je tiens à avoir son avis. Sincèrement.

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Margo De Santis
A Brunel U. depuis : 16/08/2015 Devoirs rendus : 144 ≈ âge : 32

Margo De Santis
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posté 30.08.15 23:39

Les amis sont la famille qu'on se choisit. Nyru

Je perçois une gêne chez mon amie, je sais qu’elle m’a vue, qu’elle a vu la larme coulé sur ma joue. Elle ne sait pas trop comment réagir quand ses proches sont mal, je me mets à culpabiliser, je n’aurais pas dû ressasser mes souvenirs mais lui mentir me semblait tellement… inimaginable. Elle essaye tout de même de me réconforter mais sa tentative ne réussit pas vraiment. Je ne lui en voulais pas du tout, elle essaye juste de m’aider mais elle n’est pas très douée pour ces choses-là. J’aurais trouvé cette tentative attendrissante dans un autre contexte, repenser à mon ex ne me fait jamais du bien.
Elle essaye une nouvelle fois et ses paroles m’arrachent un sourire. C’est vraiment gentil ce qu’elle me dit et ça me touche beaucoup. Elle prend ma main et la presse fort, je réponds à sa pression et elle m’attire contre elle. Je blottis ma tête dans son cou parfumé, son odeur m’apaise. Je me redresse après m’être calmée et lui souris pour la rassurer. Je la remercie et passe une main dans mes cheveux.

-Je ne pense pas que j’aimerais encore comme je l’ai aimé… Mais je te raconterais ça une autre fois.

Je prends sa main et lui demande si elle a rencontré quelqu’un. Elle me répond à la positive mais il y a un mais. Elle marque une première pause accompagnée d’un soupire puis se relance. Je souris quand elle continue, elle m’informe que c’est quelqu’un de géniale et qu’elle n’a jamais ressenti ça avant. Elle aurait donc rencontré le grand amour ! Il y a encore un « seulement », je ne vois pas où est le problème. Ca doit être un homme exceptionnel si Rid m’en parle ! J’imagine un peu son caractère, celui qui plait à mon amie. Elle a pourtant marqué une nouvelle pause avec un nouveau soupire. Il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire, je prends sa main pour l’encourager à continuer. Je comprends tout quand elle m’avoue le problème. Elle est probablement amoureuse d’une fille ! Je la sens remuer et se lever. Elle retourne dans la cuisine sous prétexte de chercher de l’eau et je l’attends patiemment.

Elle revient un instant plus tard et me demande ce que j’en pense. Je lui souris et l’entends s’assoir à côté de moi. Je lui prends la main d’un air rassurant, je sais ce que je veux dire, ce que je pense de tout ça est bien simple et je suis sûre qu’elle peut le lire sur mon sourire.

-Que ce soit une fille ou un garçon m’importe peu et ça ne devrait pas t’inquiéter non plus ! L’important c’est ce que tu ressens pour elle, tu n’as pas à te faire du souci parce que tu n’es pas attirée que par les mecs ! Tu ne sais pas ce qu’elle pense de toi… J’imagine que tu as déjà essayé de lui demander ?

Je bois une gorgée du verre qu’elle vient de me resservir en attendant sa réponse.

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