Mon passé m'a forgé mais restera dissimulé... ∞ Paris Serena Morgan naquit dans une famille tout ce qu’il y avait de plus banale. Sa mère Trisha Radovitch, bulgare, et son père George Morgan, anglais, n’avaient pas eu d’autres enfants. Elle grandissait dans une famille aimante.
Deux ans après sa naissance, ses parents décidèrent enfin de se marier après dix-huit ans de vie dans le péché. Elle se rappelle de ce soir-là, pas beaucoup bien sûr, mais un peu quand même elle a quelques bribes de cette journée. Sa mère, il lui semble, l’avait habillée en jaune canari, la couleur du mariage avec le noir. Elle l’avait assis dans le garage sur un meuble propre, bien sûr il n’était pas question de se salir avant la cérémonie. Paris pleurait car elle avait, et a toujours, horreur du jaune et ne voulait pas enfiler ses petites baskets de cette couleur pour cette raison. Ce fût finalement sa tante les lui enfila et qui lui prit la main ensuite pour aller, à pied, jusqu’à l’église du petit village de campagne près de Cambridge où ils vivaient. Le reste est assez flou, il semblerait que ce soit elle qui avait emmené les alliances jusqu’à l’hôtel. Puis le souvenir qu’elle se rappelle le plus est la séance photo. Elle s’est déroulée dans un parc fleuris de toutes les couleurs du printemps. Paris se vois encore tout devant, mais ne sait avec qui, et entend toujours la photographe - ou serait-ce le photographe ?- leur dire de se rapprocher un peu plus. Ce furent ses seuls souvenirs de tout un mariage qui unifiait la famille Radovitch à la famille Morgan. Elle apprit plus tard que ce jour-là, sa mère toute heureuse dans sa robe sortait de la chambre pour aller se présenter à sa belle-mère, donc la grand-mère paternelle de Paris, et que cette dernière lui avait dit : « C’est bien, habillée comme ça tu fais deux fois George ! ». Sa mère était un peu ronde il est vrai, alors elle fondit en larme faisant couler son magnifique maquillage dans les bras de sa grand-mère maternelle qui essayait tant bien que mal de la consoler.
De mes deux ans à mes quatre ans, aucun souvenir n’est présent dans sa mémoire, signe que rien d’aussi grave qu’à ses quatre ans ne s’était produis. En effet, l’année de ses quatre ans fût très dure, plus pour sa famille que pour moi car j’étais encore trop jeune. Au mois de Décembre, vers le 13, sa grand-mère maternelle entrait à l’hôpital pour se faire opérer du bras. Deux semaines plus tard, elle s’éteignait à l’âge de soixante-trois ans, la veille de l’anniversaire de la jeune fille. On lui expliqua plus tard que c’était probablement à cause de cet évènement tragique qu’elle ne se rappelait pas de ses quatre ans fêtés avec ses parents, en pleurs bien évidemment mais de celui avec mes amis, dans son école privée. La perte de sa grand-mère, à l’époque, ne lui fit pas plus mal que cela, car pour elle ce n’était juste un bras qui jouait avec elle dans la petite ferme que Paris avait et qui faisait le bruit du cochon pour la faire rire. De la semaine après ses quatre ans jusqu’à la fin des temps, elle restera dans sa mémoire en tant que ce bras et, désormais, que cette tombe en marbre légèrement rosée avec inscrit dessus en or « Tatiana Radovitch née Petrich 1934 - 1997» avec son petit frère « Vladimir Petrich » décédé bien avant.
Après cet évènement troublant et perturbant, presque rien d’anormal ne se produisit chez elle.
Elle déménagea à Cambridge avec ses parents vers ses 6 ans. Là-bas, elle fit la connaissance de Lucy, qui sera sa meilleure amie tout au long de son enfance et de son adolescence ainsi que de son frère Harry. De temps en temps, Paris par en vacance chez la sœur de son père, Valentine.
A 9 ans, au mois de juillet, le 19, le soleil rayonnait dans toute la ville et ses alentours. Son père, travaillant en tant que chef de finance dans une grande entreprise New Yorkaise, ne pouvait pas la garder et la confia donc à Valentine. En raison du beau temps, Valentine proposa à son voisin Daniel, un homme d’une cinquantaine d’année voire plus, peintre, que Paris avait déjà croisé une ou deux fois de les accompagner avec son fils de 6 ans, Jonathan, faire une promenade en forêt. Ils partirent donc faire cette balade de toute une journée. Ils prirent bien évidemment de quoi pique-niquer pour le midi. La matinée s’était à peu près bien passée. Paris mangeait à midi un peu en retrait du groupe. Là, Daniel vînt la voir, il s’assit près d‘elle et commença un petit discours sur le fait que Paris était gentille, qu’il l’appréciait beaucoup, même plus que son fils en réalité. Ceci la choqua sur le moment mais elle laissa couler. Ils reprirent la route et rentrèrent à la maison. Valentine, ayant quelques affaires à préparer avant de l’emmener chez son père me demanda si ça le dérangeait si elle allait jouer en bas avec Daniel à un jeu de société. Paris lui répondit que non et sortit de l’appartement et se rua vers la petite cours où Daniel avait mis en place une table de jardin et deux chaises afin qu’ils puissent jouer. Elle mit le jeu de société sur la table et prit place sur l’une des chaises. Ils commencèrent le jeu mais vers le milieu de la partie, Daniel ne semblait plus très intéressé par le jeu et ne cessait de la fixer. Etant timide et naïve de la cruauté humaine des adultes, elle rougit immédiatement, ce qui le fit rire. Tout à coup, elle sentit son pied venir toucher sa petite jambe et descendre de bas en haut sur celle-ci. Elle ne savait pas ce qu’il se passait. Tout à coup, il lui dit qu’il voulait lui montrer quelque chose sur le coin d’herbe. Ils y allèrent donc et, arrivés, Daniel fit mine de lui montrer le paysage, dans lequel se trouvait un grand arbre qui les cachait de la route et dont les branches au-dessus d’eux les dissimulaient du petit immeuble, puis d’un coup il recommença le même discours que précédemment dans l’après-midi :
« Je ne sais pas pourquoi mais j’aime bien être avec toi. Tu es très gentille, amusante. Je t’aime sincèrement, beaucoup plus que mon fils »
Il se colla à elle et l’embrassa. Elle sentit sa langue pénétrer sa bouche d’enfant, cette langue chaude et étrangère qui cherchait la sienne. Un bruit de volet qui claque le surprit, sa tante les appela mais elle était trop tétanisée pour répondre. Valentine referma sa fenêtre et Daniel dit qu’il valait mieux qu’ils remontent la voir avant qu’elle ne s’inquiète. Paris rangea le jeu de société puis se dirigea vers les escaliers, où Daniel la rattrapa et l’embrassa pour la seconde fois. Ne sachant quoi faire elle continua son chemin jusqu’à la porte numéro 3 et lui rentra dans la numéro 4. Elle pensait avoir rêvé, que tout ceci ne s’était pas produit mais ce fût bien le cas. Valentine lui dit d’aller voir Daniel pour lui passer un message. Paris ressortit donc un moment pour aller lui dire.
« Ah c’est toi Paris.
- Valentine voulait savoir si tu pouvais me garder demain deux heures avant de m’emmener à mon bus pour le centre aéré s’il te plait car elle a un rendez-vous.
- Oui pas de soucis, dit-il avec un grand sourire, tu veux entrer un moment ?
- Non désolé, Valentine m’attend. Au revoir.
- A demain Paris. »
Elle comprit enfin que ce qu’il venait de se passer, le baiser, le discours, le pied, tout le reste, n’était pas normal. Et la garde du lendemain lui fit terriblement peur et sur le chemin qui menait à la voiture de Valentine, elle fondit en larmes. Celle-ci demanda ce qu’il y avait alors elle lui dit simplement
« Daniel m’a embrassé sur la bouche. »
Mais elle ne la crut pas facilement. Arrivées chez son père, Valentine lui en parla et son père vînt voir Paris dans sa chambre et lui demanda tout ce qu’il s’était passé exactement. Suite à sa déclaration, son père n’alla pas travailler le lendemain et la conduit à la gendarmerie où Paris dut réexpliquer encore et encore cette histoire d’une enfant trop ignorant du monde des adultes. Pour ne pas avoir l’air d’avoir demandé à ce qu’il l’embrasse, car elle se sentait coupable de ce qui lui était arrivé, Paris mentit en disant qu’elle avait toujours essayé de la repousser mais c’était faux car la peur l’avait trop paralysée pour espérer faire le moindre mouvement.
Seuls, Lucy et son frère ont été au courant de cette histoire en dehors de la famille. Vers 16 ans, elle tomba amoureuse d’Harry. Après une soirée bien arrosée, elle se fit renversée par une voiture ce qui lui fit une rupture du ligament croisée. Cette rupture lui fit arrêter le sport à vie car trop dangereux pour la rééducation et afin d’éviter tout problème pouvant revenir comme de boiter à vie. Lorsqu’elle porta plainte, l’enquête révéla Harry comme le conducteur et donc responsable du délit de fuite. Il fût donc envoyé deux ans en prison.
Durant ce temps, Paris dut oublier tous ses rêves de devenir footballeuse pro ou joueuse de volley pro. Sa meilleure amie et voisine l’évitait et devenait de plus en plus renfermée sur elle-même. Paris crut que c’était en raison du jugement de son frère. Ce dernier, enfin libéré, devait faire des travaux d’intérêt général chez une vieille dame, où bien sur travaillait Paris. Elle ressentait une profonde colère en raison de ses rêves brisés mais avec le temps, beaucoup de temps, elle lui pardonna petit à petit. Hors un jour, la vérité est révélée : ce n’était pas le frère mais Lucy qui l’avait renversée. Ce fut un véritable choc pour Paris, trahie par une amie malhonnête. Alors elle décida de partir pour oublier toute cette histoire.
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∞ Paris rêve de changer d’air et c’est à ce moment-là qu’elle prend ses bagages pour partir en direction de la capitale. Elle intègre une des meilleures universités de théâtre qui est Brunel. Là-bas, ses résultats y sont excellent mais uniquement dans cette matière. Elle intègre une maison étudiante, s’habituant aux autres du mieux qu’elle peut.
∞ Les jours et les semestres passent et s’écoulent un peu trop lentement à Brunel à son goût. Elle rêve de voyages, de pays, de culture. Son entourage à l’université lui plaît énormément toujours là pour passer un bon moment autour d’un verre. Personne ne sait grands choses sur son passé mais peut-être quelqu’un en apprendra plus un jour…
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